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Mineurs isolés étrangers « Ne venez pas, on va vous faire encore plus de mal »

Publié le 20-09-2019

Source : ASH n°3126

Auteur : Maïa COURTOIS

Extraits :

« Un rapport de Médecins sans frontières épingle la « politique maltraitante » de la France vis-à-vis des mineurs non accompagnés. Présenté le 10 septembre, celui-ci tire les conclusions de l’accompagnement de ces jeunes par le centre de l’ONG située à Pantin en Seine-Saint-Denis : évaluation de la minorité biaisée, accès aux soins de plus en plus difficile et politique du découragement.

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A l’origine, un dispositif d’évaluation biaisé. « Dans près de 70 % des cas, quand ce n’est pas l’apparence physique, le motif est que le jeune, parce qu’il est parti seul ou a travaillé sur la route pour payer son voyage, a fait preuve de trop de maturité… », indique Priscillia de Corson, chargée de plaidoyer pour l’ONG. Faisant écho au témoignage de Mamadou, elle affirme que souvent, les « documents d’identité ne sont pas pris en compte alors que la loi indique une présomption de validité ». Plus précisément, cette présomption existe dans certains textes juridiques, notamment européens, « mais pas de manière claire ». Contre ce flou défavorable aux jeunes migrants, MSF, avec d’autres associations, met en place une « stratégie contentieuse » visant à créer une jurisprudence à partir de laquelle il sera possible d’« énoncer noir sur blanc cette présomption » – et donc, de la faire valoir dans les procédures.

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Politique du découragement

MSF dénonce par ailleurs dans son rapport les dangers du fichage biométrique. Priscillia de Corson rappelle qu’au-delà du fait que ce fichier dépende de la préfecture, et représente donc à ses yeux un « détournement des dispositifs de protection de l’enfance », celui-ci est surtout « peu fiable ». Sans compter que nombre de jeunes ont eu à se déclarer majeurs à un moment de leur parcours migratoire pour passer des frontières. Si MSF admet avoir encore peu de recul sur les impacts du fichage biométrique, « on observe déjà que des jeunes qui reçoivent une convocation à la préfecture disparaissent… Combien ne se présentent plus ? », s’interroge la responsable. Selon elle, « le message politique c’est : “Ne venez pas, on va vous faire encore plus de mal” ». »

Voir en ligne : https://www.ash.tm.fr/hebdo/3126/fo...