Migrants, mineurs et sans toit

Source : La Nouvelle République

Auteur : Denis DAUMIN

Extraits :

« Tours ne figure pas sur la carte des expulsions à venir. Elles ont déjà eu lieu. Voici tout juste un an, un squat investi depuis deux jours à peine par un petit groupe de migrants avait été évacué sans préavis. Les familles qui s’y étaient réfugiées ont été relogées en hâte et tant bien que mal. Les mineurs non accompagnés complétant cette microcommunauté de circonstances ont été lâchés dans la nature.
Le mince filet d’Utopia 37 les a sauvés au dernier moment. « C’est la mission, que nous nous sommes assignée », précise Angelo, bénévole local, rappelant que les familles constituées sont laissées à la diligence de « Chrétiens migrants » une association sœur.
Soixante-dix à quatre-vingts de ces jeunes flottent aujourd’hui entre Tours et sa périphérie. La moitié a rejoint un squat, l’autre circule et tente de se fondre dans le paysage. Ils sont africains ou originaires du sous-continent indien. Certains disposent d’un passeport, de papiers, d’autres les ont perdus. Au fond, cela ne change pas grand-chose. « Ils ne rentrent pas dans les cases et personne ne se presse pour leur accorder un statut », observe le militant solidaire. (...)  »