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Fatou, 16 ans : la Touraine pour échapper à la prostitution

Publié le 18-11-2019

Source : La Nouvelle République

Extraits :

«  La jeune Nigériane a quitté son pays il y a deux ans. Arrivée à Tours il y a dix jours, elle a fui la Libye puis l’Italie où elle avait été enrôlée dans des réseaux.

Qu’elle soit une femme a tout de suite interrogé. Et inquiété. « Parce qu’on sait que les filles n’arrivent jamais jusqu’à nous », explique Anna Tual. Un sous-entendu derrière lequel se cache un mot : prostitution.
La bénévole d’Utopia 56 a eu la surprise de recueillir Fatou (*), jeudi, au local de l’association tourangelle qui vient en aide aux exilés.
Une Nigériane – son âge a été estimé à 16 ans par les personnes qui ont pu l’accompagner – « frigorifiée et terrorisée », perdue dans une ville dont elle ne connaît rien.

(...)

“ Plus vulnérable que les autres ”

« Quel que soit son âge, vu sa situation, le minimum aurait été de l’accompagner, pas de la livrer à la rue avec le risque de la voir se faire embarquer par n’importe qui de peu scrupuleux, s’indigne Anna Tual. Elle est quand même plus vulnérable que les autres ! »
La sortie a d’autant plus de sens que Fatou a déjà été enrôlée dans des réseaux de prostitution. En Libye, quelques semaines après avoir quitté le Nigeria, où elle subissait des violences régulières. Puis en Italie. « Un circuit tristement habituel », selon les militants, dont elle a réussi à s’échapper.
Comment ? On n’en saura pas plus. Ce périple sur fond de commerce du sexe, la jeune migrante, orpheline, partie de chez elle à 14 ans, l’a raconté à Utopia 56. Dans une longue succession de pleurs. « Pour qu’on la croie, elle a tenu à nous montrer les traces de brûlures sur les jambes, faites au fer à repasser, racontent les bénévoles. On n’a pas voulu en voir davantage… »
Des signes de violences et de torture comme pour marquer un peu plus l’appartenance au réseau. « Les filles sont prises très jeunes, logées à plusieurs dans une maison par des gens de plus en plus organisés », déplore un militant.
(...) Anna Tual, elle, voit plus loin : « Si une femme arrive à nous parce qu’elle est parvenue à s’échapper, combien d’autres ne voit-on pas ? »

(*) Pour la protéger, son prénom a été modifié à la demande d’Utopia 56.  »

Voir en ligne : https://www.lanouvellerepublique.fr...