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Froid, insalubre et désolé : le quotidien de 450 jeunes exilés dans un collège lyonnais

Publié le 20-11-2019

Source : Reporterre

Auteur : Alexandre-Reza Kokabi

Extraits :

«  Ils sont 450 jeunes, entassés dans un squat lyonnais. Ces exilés survivent tant bien que mal, aidés par des riverains. Au collège Maurice-Scève, le froid, l’ennui et les bisbilles liés à la promiscuité et à la pauvreté sont adoucis par l’auto-organisation et la solidarité citoyenne.

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Kévin n’a que 17 ans. Il est « mineur non-accompagné », comme une soixantaine d’autres habitants. Dans l’attente de la reconnaissance de sa minorité, il doit être hébergé par la Métropole de Lyon, scolarisé et avoir accès à des soins, au titre de la protection de l’enfance. Faute d’hébergement au Forum réfugiés — Cosi, l’association chargée de l’accueil des mineurs par la collectivité, il a été orienté vers le squat. Ses autres camarades de chambrée, de jeunes majeurs demandant l’asile, devraient être protégés pendant leurs démarches dès leur enregistrement par la préfecture. Mais les places en Centres d’accueil de demandeurs d’asile (Cada) ne sont pas assez nombreuses et ces exilés sont livrés à eux-mêmes.

« L’État et la métropole laissent des gamins dormir dehors, en-dessous des buissons, alors que des tas de bâtiments restent vides »

À la fin de l’été 2018, une trentaine de jeunes, principalement des mineurs, campaient dans les pentes des jardins de la Grande-Côte. Une situation intolérable pour la Coordination urgence migrants, un collectif de soutien, et les jeunes sans-abris eux-mêmes. Ensemble, ils ont fait appel à des « ouvreurs de squat » pour réquisitionner le collège Maurice-Scève. Propriété de la Métropole de Lyon, l’établissement doit être détruit au profit d’un projet du groupe Vinci : une centaine de logements, un centre socioculturel et un jardin belvédère.

Un squatteur surnommé Jasmin s’est attelé à dénicher la perle rare pour sortir les exilés de la rue. « Prospecter le jour, ouvrir la nuit et vivre dans des squats, c’est mon job et mon mode de vie », explique à Reporterre celui qui se targue d’avoir mis à l’abri « des milliers de personnes » depuis près de quinze ans. « Il fallait coûte que coûte réparer une injustice, dit Jasmin. L’État et la métropole laissent des gamins dormir dehors, en-dessous des buissons, alors que des tas de bâtiments restent vides. » (...)  »

Voir en ligne : https://reporterre.net/Froid-insalu...