InfoMIE.net
Informations sur les Mineurs Isolés Etrangers

Accueil > Actualités MIE > De jeunes étrangers en formation mais menacés d’expulsion, que les patrons (...)

De jeunes étrangers en formation mais menacés d’expulsion, que les patrons nivernais veulent garder

Publié le 7-12-2019

Source : Le Journal du Centre

Auteur : Laure BRUNET

Extraits :

«  Un peu partout en France, des jeunes, reconnus comme étant mineurs non accompagnés (MNA) intègrent le monde du travail. Mais, à quelques jours de leurs 18 ans, l’État leur montre la porte de sortie : leurs papiers seraient des faux. Dans la Nièvre, les patrons montent au créneau.

Il semblerait que l’histoire se répète un peu partout en France. Des "petits" patrons qui se mobilisent, ça et là. Y compris à Nevers. Comme les restaurateurs du Lusitania qui ont lancé une pétition, à signer sur leur zinc. Elle a déjà reçu plus de 800 signatures, sans avoir été diffusée sur le net.

(...)

Ils choisissent des métiers en tension

Une situation ubuesque dénoncée par d’autres patrons et artisans. "On fait comment ? On ne trouve pas d’apprentis, ou alors des moins courageux ou moins doués que ces jeunes", nous explique-t-on.

Quelques jours avant leurs 18 ans (supposés), ces jeunes étrangers sortent du dispositif de protection pour les mineurs et sont déclarés comme des "fraudeurs".

Les CFA, eux aussi, sont en première ligne ; alors même qu’ils déploient des mesures d’accompagnement spécifiques comme pour la maîtrise de la langue française.

Ces jeunes choisissent souvent des branches en tension, dans le bâtiment ou la restauration. Et réussissent. Mais il semblerait que le ton se durcisse du côté de l’État. La politique migratoire du gouvernement est de plus en plus stricte. Et fait fi des cas les plus complexes. Ainsi des élèves en cours de formation se retrouvent avec une obligation de quitter le territoire français (OQTF), à la suite de laquelle certains "disparaissent" dans la nature. Bien loin d’un parcours d’intégration.

Treize apprentis nivernais concernés par une OQTF

La Nièvre a évalué 543 primo-arrivants entre le 1er janvier 2019 et le 20 novembre 2019. Au 1er octobre 2019, le conseil départemental de la Nièvre comptait 92 mineurs confiés et 31 majeurs. Des chiffres cumulés, qui ne valent pas que pour une année (certains sont dans le dispositif depuis plus longtemps).

Quarante-sept mineurs sont dans des établissements de l’Éducation nationale, 33 sont en apprentissage, 8 en préorientation et 4 sont considérés comme fugueurs. Trois, parmi les apprentis, font l’objet d’une OQTF.

Côté majeurs, 21 élèves sont au lycée et 10 en apprentissage. Deux lycéens et huit apprentis, sont concernés par une OQTF.

(...)

Le conseil départemental est bien embêté lui aussi. Ces mineurs sont placés sous sa responsabilité. Et le président Alain Lassus est sorti de sa réserve lors de la réunion de l’assemblée départementale, à Cosne, lundi 25 novembre : "Depuis quelque temps, il n’y a plus de régularisations. Je ne veux plus être mêlé à tout ça. Je ne prendrai en charge que les jeunes dont on va m’assurer qu’on ne les mettra pas à la rue ou dans un avion." Le président du conseil départemental estime également que l’économie nivernaise a besoin d’eux. (...)  »

Voir en ligne : https://www.lejdc.fr/nevers-58000/a...