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POINT DE VUE. « Ne pas sacrifier les droits fondamentaux sur l’autel de la pandémie »

Publié le 7-05-2020

Source : Ouest France

Auteure : Béatrice Voss, Avocate, Barreau des Hauts de Seine, Présidente de la commission Liberté et Droits de L’homme du conseil national des barreaux

Extraits :

« Pour Béatrice Voss, présidente de la commission Liberté et Droits de L’homme du conseil national des barreaux, la situation des demandeurs d’asile et les étrangers est aggravée par la pandémie.

Dès le 26 mars, la Commissaire des droits de l’homme auprès du Conseil de l’Europe lançait un appel à libérer les migrants en détention administrative pendant la crise du Covid-19 : « J’appelle tous les États membres du Conseil de l’Europe à examiner la situation des demandeurs d’asile déboutés et des migrants en situation irrégulière qui se trouvent actuellement en détention, et à libérer ces personnes dans la mesure du possible. La libération des migrants n’est que l’une des mesures que les États membres peuvent prendre durant la pandémie de Covid-19 pour protéger plus généralement les droits des personnes privées de liberté, ainsi que les droits des demandeurs d’asile et des migrants. »

Un danger grave et immédiat

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En France comme ailleurs en Europe, les mineurs étrangers non accompagnés, sont livrés à eux-mêmes et exposés à un danger grave et immédiat pour leur santé physique et psychique, faute d’hébergement adapté à leur minorité, notamment à Paris.

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Fortes disparités d’une région à une autre

De manière générale, s’agissant des étrangers demandeurs de titre de séjour, le ministère de l’intérieur ne semble pas avoir donné d’instructions aux préfets et chacun d’eux agit comme il l’entend. On assiste donc à une improvisation générale, donnant lieu à de fortes disparités d’une région à une autre. Parfois, les guichets sont ouverts, ou l’ont été et ne le sont plus, parfois encore, ils le sont, mais seulement pour l’accueil des demandeurs d’asile, d’autres montrent portes closes, sans prévenir personne.

Plus d’assistance matérielle et juridique

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Les plus fragiles sont encore plus vulnérables

Dés à présent il est urgent d’adapter les mesures relatives aux étrangers à la crise sanitaire par des instructions cohérentes et identiques sur tout le territoire, en préservant leurs droits fondamentaux, en particulier le droit à la mise à l’abri pour les mineurs, l’accès aux soins et l’accès au juge pour tous.

(...) »

Voir en ligne : https://www.ouest-france.fr/reflexi...