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SOS Méditerranée demande l’aide de la France, la Grèce et l’Espagne pour débarquer 234 rescapés

Publié le 3-11-2022

Date de la publication : 03/11/2022
Source : InfoMigrants
Auteur.rice.s : La Rédaction

« Pour la première fois, l’association SOS Méditerranée demande à la France, l’Espagne et la Grèce de l’aider à trouver un port sûr de débarquement pour les 234 exilés secourus par son navire humanitaire, l’Ocean Viking. La semaine dernière, le nouveau ministre de l’Intérieur italien, Matteo Piantedosi, a annoncé qu’il envisageait d’interdire aux navires humanitaires d’entrer dans les eaux territoriales italiennes.

L’association SOS Méditerranée fait appel, pour la première fois, à la France, à l’Espagne et à la Grèce pour l’aider à débarquer les 234 rescapés secourus par son navire Ocean Viking.

Trois navires humanitaires, dont l’Ocean Viking, attendent actuellement en Méditerranée la désignation d’un port sûr pour débarquer un total de 950 migrants secourus au cours des dernières semaines. L’équipage de SOS Méditerranée a effectué six opérations de sauvetage entre le 22 et le 26 octobre, mais les nombreuses demandes d’autorisation de débarquement auprès des autorités italiennes et maltaises sont restées sans réponse.

Certains des rescapés sont maintenant en mer depuis près de 13 jours. “Les provisions commencent à manquer” alors que les conditions météorologiques doivent s’aggraver avec “un vent fort, de hautes vagues et une baisse de température d’ici la fin de la semaine”, indique l’ONG dans un communiqué.

Déclarations anti-migrants

L’organisation craint que le silence radio du gouvernement italien ne soit lié aux récentes déclarations anti-migrants de la nouvelle Première ministre Giorgia Meloni, issue du parti post-fasciste Fratelli d’Italia. Dans son premier discours de politique générale, prononcé mardi 25 octobre, elle a déclaré que son gouvernement - le plus à droite en Italie depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale - voulait "arrêter les départs illégaux [d’Afrique] et mettre un terme à la traite d’êtres humains".

Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi, ancien bras droit de Matteo Salvini, arrivé en poste le 26 octobre, a annoncé que son ministère envisageait une interdiction d’entrée dans les eaux territoriales des trois navires affrétés respectivement par SOS Méditerranée, Médecins sans Frontières (MSF) et SOS Humanity. Si les navires d’ONG n’ont pour l’heure reçu aucune communication officielle à ce sujet, “ils sont néanmoins confrontés à un blocage total en haute mer et à une interdiction implicite d’entrer dans les ports italiens”, indique SOS Méditerranée.

L’ONG a donc décidé de faire appel aux gouvernements français, espagnol et grec, “qui sont les plus à même d’apporter leur assistance, de faciliter la désignation d’un port sûr".

"On ne demande pas à la France de nous ouvrir un port, mais de nous aider à trouver une solution", en priorité en Italie ou à Malte, les pays les plus proches du navire, a expliqué à l’Agence France Presse (AFP) Sophie Beau, la directrice et cofondatrice de l’ONG.

Ce blocus en mer n’est pas seulement une honte mais aussi une violation flagrante du droit maritime international et du droit humanitaire. Les rescapés doivent toucher terre sans plus tarder”, déclare Nicola Stalla, coordinateur des opérations de recherche et de sauvetage à bord de l’Ocean Viking, dans le communiqué. “Nous sommes face à une urgence absolue et toute journée d’attente supplémentaire pourrait avoir des conséquences fatales.

Par ailleurs, l’ambassade d’Allemagne a envoyé une note diplomatique à l’Italie, exhortant Rome à porter assistance aux exilés à bord du navire allemand Humanity 1, de l’ONG SOS Humanity. Parmi les 179 rescapés secourus par l’association se trouvent notamment 104 mineurs isolés. "Beaucoup d’entre eux ont besoin de soins médicaux. Nous avons demandé au gouvernement italien de fournir de l’aide rapidement", a déclaré l’ambassade mercredi soir.

La semaine dernière, en réponse à une lettre envoyée par l’Italie accusant les navires humanitaires battant le pavillon allemand de ne pas respecter les réglementations nationales, l’ambassade allemande avait défendu les organisations civiles en Méditerranée qui "apportent une contribution importante pour sauver des vies en Méditerranée".

Redistribution des migrants

Le gouvernement italien exige notamment que les pays dont sont issus les navires humanitaires s’engagent à accueillir une partie des migrants secourus. “Si un navire d’ONG bat pavillon, disons, allemand, l’équation est la suivante : soit l’Allemagne le reconnaît et elle le prend en charge, soit il devient un navire pirate", explique la Première ministre Giorgia Meloni dans un livre qui paraîtra vendredi.

Sur près de 86 000 exilés arrivés par la mer en Italie entre le 1er janvier et le 2 novembre, seuls 112 ont été accueillis par deux autres pays de l’Union européenne, a récemment indiqué la Commission européenne : 74 personnes en Allemagne et 38 en France. »

Voir l’article en ligne : www.infomigrants.net