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Mineurs isolés dans la rue : le cri d’alerte des associations du Gard

Publié le 14-11-2022

Date de la publication : 14/11/2022
Source : Midi Libre
Auteur : Adrien BOUDET

« Un collectif, réuni au Café Olive, estime que le Département ne met pas tout en oeuvre pour héberger les mineurs isolés le temps des procédures juridiques.

Secourir les mineurs isolés étrangers (1) qui dorment dans la rue faute de prise en charge par le Département et l’Etat. Tel est le combat d’un collectif d’associations qui s’est réuni au Café Olive, ce lundi matin, pour une conférence de presse, dans la foulée d’une tribune nationale. Ce texte, signé par 80 associations ou collectifs, demande aux responsables institutionnels la "mise à l’abri immédiate de tout jeune isolé se présentant comme mineur dans les dispositifs de droit commun de la protection de l’enfance", ainsi que "la reconnaissance et le respect de la présomption de minorité".

Dans le Gard, où l’on estime à "à peu près 600 jeunes pris en charge entre leur arrivée et la fin du contrat d’aide aux jeunes majeurs", la situation des mineurs non accompagnés est, selon les associations, plus compliquée que dans d’autres départements. "Tout mineur qui se présente à l’Aide sociale à l’enfance (ASE) doit être pris en charge immédiatement. Ce n’est pas le cas dans le Gard" , insiste Roger Mathieu, de RESF. "Le département reçoit seulement quatre jeunes par jour et, s’ils sont plus nombreux, il dit aux autres Revenez demain matin", explique Marie-Claude Tordo d’Ados sans frontières. Ceux-là doivent, dès lors, se débrouiller tous seuls pour être hébergés . "Personnellement, je considère que l’ASE pratique une politique de quotas", estime Line Del Percio de l’association DEI Gard (Défense des enfants internationale).

Deuxième écueil : selon les associations, les mineurs non accompagnés sont également trop systématiquement considérés à défaut comme majeurs par le conseil départemental et ne sont donc pas pris en charge par ses services. Ils ont alors la possibilité de faire un recours auprès du juge des enfants, voire ensuite de faire appel si la décision leur reste défavorable, et ils obtiennent souvent gain de cause. "Tous ceux qui font appel de la décision gagnent, affirme Muriel Maurin de RESF. Mais pendant cette attente, qui prend souvent plusieurs mois, ils sont à la rue, les structures d’aides étant réservées aux majeurs. C’est seulement la mobilisation de la société civile qui les sort de la détresse." "On estime que chaque année, plus de 3000 nuités de jeunes primo-arrivants sont prises en charge par des militants, rien que sur Nîmes", estime Djamel, également engagé à RESF.

Les associations souhaitent, dès lors, que le Département et l’Etat créent une structure d’hébergement pour ces jeunes durant leur période de recours pour leur éviter la rue. A l’image de "la métropole de Lyon, qui a lancé trois centres d’accueil pour les jeunes en recours."

Un mineur non accompagné (MNA) ou mineur isolé étranger (MIE) est, selon le défenseur des droits, " un enfant de moins de 18 ans, de nationalité étrangère, arrivé sur le territoire français sans être accompagné par l’un ou l’autre des titulaires de l’autorité parentale ou par un représentant légal."

Joint, le Département n’a pas répondu à nos questions ce lundi. »

.Voir l’article en ligne : www.midilibre.fr