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De jeunes migrants campent devant le Conseil d’Etat dans l’espoir d’une mise à l’abri

Publié le 5-12-2022

Date de la publication : 05/12/2022
Source : Le Monde
Auteur : Le Monde avec AFP

« Malgré le froid, depuis quatre jours, plus de 300 jeunes migrants qui affirment être mineurs ont investi la place du Palais-Royal, devant le Conseil d’Etat, à Paris.

Plus de 300 jeunes migrants, qui se disent mineurs, s’apprêtaient lundi 5 décembre à passer leur quatrième nuit dans des tentes devant le Conseil d’Etat, malgré le froid et dans l’espoir d’une mise à l’abri. " Je suis ici depuis quatre jours et c’est extrêmement difficile. On dort sur un sol glacé, nos pieds sont congelés. L’eau suinte sur les tentes ", a confié à l’Agence France-Presse (AFP) l’un d’eux, originaire du Cameroun et en France depuis quelques mois. Le jeune homme fait partie des plus de 400 jeunes migrants qui vivaient depuis six mois dans un campement d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne).

En attendant une décision de justice pour trancher concernant leur âge, ces jeunes, dont beaucoup sont originaires d’Afrique de l’Ouest ou d’Afghanistan, se voient privés d’un hébergement et d’une prise en charge par l’Aide sociale à l’enfance.

Depuis vendredi après-midi, des dizaines de tentes ont été posées sur la place du Palais-Royal, devant le Conseil d’Etat et face au musée du Louvre. "Une localisation symbolique afin de faire réagir les passants, alors que sous un pont à Ivry-sur-Seine, tout le monde s’en fiche", explique Zelda Gayet, coordinatrice pour Utopia 56, une des associations qui ont mené cette action. Ses volontaires, ainsi que ceux de Médecins sans frontières (MSF), Médecins du monde et des Midis du MIE, se relaient depuis quatre jours auprès des jeunes migrants.

« Le gouvernement est dans le déni »

Dix jeunes ont été évacués par les pompiers depuis vendredi, pour cause d’hypothermie, selon les associations. Mais les autres restent déterminés. "Ils ont conscience de la difficulté, du froid, du danger", mais "on parle de jeunes qui ont vu des proches se noyer dans la Méditerranée", explique Sylvie Brugnon, bénévole pour l’association Les Midis du MIE (pour Mineurs isolés étrangers).

Les associations leur fournissent des chaussures, des manteaux d’hiver ou encore des paires de gants. A quelques mètres du campement, des dizaines de jeunes emmitouflés dans leurs manteaux et capuches sont regroupés autour d’un stand de nourriture. "Il y a beaucoup de solidarité", affirme une bénévole des Midis du MIE, qui a requis l’anonymat. Elle souligne qu’en plus des associations "beaucoup de personnes se mobilisent d’elles-mêmes" pour apporter de l’aide.

"La situation perdure, et nous n’avons eu aucune réponse politique. Le gouvernement est dans le déni", critique Sylvie Brugnon.

La mairie d’Ivry-sur-Seine a proposé d’héberger certains jeunes dans un gymnase de la ville, mais attend le feu vert de la préfecture du Val-de-Marne. Insuffisant aux yeux des associations. "On ne veut pas des miettes, on veut la mise en place d’un dispositif pérenne", ajoute Yann Manzi, cofondateur d’Utopia 56, pour qui l’accueil des Ukrainiens prouve que "l’Etat dispose de toutes les places qu’il veut". »


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