InfoMIE.net
Informations sur les Mineurs Isolés Etrangers

Accueil > Actualités MIE > À Quimper, une trentaine de mineurs (très) isolés à la suite de la fermeture du (...)

À Quimper, une trentaine de mineurs (très) isolés à la suite de la fermeture du service

Publié le 6-01-2023

Date de la publication : 06/01/2023
Source : Le Télégramme
Auteur : Olivier SCAGLIA

« Le service départemental accueillant les mineurs non accompagnés est fermé à Quimper. Mais, faute de places à Brest, 32 jeunes migrants se retrouvent, pour ainsi dire, livrés à eux-mêmes à l’hôtel Dupleix. Le Département annonce une réorganisation en mars.

Quatre référents (deux assistantes sociales et deux éducateurs), un conseiller technique, deux secrétaires et un chef adjoint. En 2016, lorsque le conseil départemental décide d’ouvrir un site quimpérois de son service Mineurs non accompagnés (MNA), il anticipe sans doute moins sur un afflux de jeunes migrants qu’une volonté de rééquilibrage de la charge entre le nord et le sud du département. En tous les cas, s’agissant de l’obligation d’une mise à l’abri de ces mineurs, une réponse existe déjà à Quimper quand les arrivées s’amplifient : « Une soixantaine entre 2018 et 2019 ».

Des éducateurs doivent venir de Brest

Ce service est fermé depuis le 31 décembre. Première conséquence, la disparition de la moitié des postes et une relocalisation de l’autre moitié à Brest.

Deuxième conséquence : une trentaine de jeunes inscrits dans une procédure légale et transitoire, sont, pour ainsi dire, livrés à eux-mêmes à Quimper. Six dont la minorité a été confirmée vont être réorientés vers d’autres services. Globalement et pour le moment, le Département n’a pu les reloger dans le ressort du service brestois qui mobilise déjà trois hôtels privés. Si ces jeunes ont pu conserver couchage et repas organisés dans les murs de l’hôtel Dupleix à Quimper, l’accompagnement éducatif de proximité n’a plus la même densité. Du personnel brestois doit assurer la mission en se rendant à Quimper une à deux fois par semaine. ?

« Besoin d’écoute »

« Or, les trajectoires de migration font que souvent, ils sont dans un état de fragilité  », témoigne une bénévole en lien avec ces jeunes migrants. « Cet état psychologique nécessite un soutien. Ces jeunes ont besoin d’interlocuteurs  », jauge-t-elle, voyant, dans l’esseulement, se surajouter une situation de tous les dangers. «  Sur la trentaine de jeunes, seize ne sont pas scolarisés  ».

«  Nous sommes particulièrement vigilants  », assure pourtant Véronique Bourbigot, vice-présidente du Département en charge de l’enfance qui souligne le renforcement du service à Brest. Qui estime aussi la situation transitoire.

« Zone grise »

« La contestation de leur minorité les place dans une sorte de zone grise, dans laquelle il est difficile de les scolariser. Et comme ils ne peuvent réglementairement pas travailler, ils ne sont pas éligibles aux formations par apprentissage. Elles induisent en effet un statut de salarié », explique un professionnel de l’accompagnement social[...]. »

Voir l’article en ligne : https://www.letelegramme.fr