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Bailleul : transports et logement, deux freins à l’autonomie des jeunes migrants isolés

Publié le 22-03-2023

Date de la publication : 22/03/2023
Source : La Voix du Nord
Auteur : Marc LE TELLIER

« Depuis 2018, l’ALEFPA accueille à Bailleul des mineurs non accompagnés (MNA). Derrière cet acronyme, des adolescents aux parcours de vie complexes, mus par l’envie de s’intégrer en France, malgré l’obstacle du logement et des transports.

Le jour de notre reportage, étrangement, le silence domine dans les couloirs de l’internat. « Ils sont en cours ou en entreprise », glisse Myriam Chabane, cheffe de service éducatif. Vingt-six adolescents de 17 nationalités habitent cette aile louée au lycée Sainte-Marie depuis 2018 par l’Association laïque pour l’éducation, la formation, la prévention et l’autonomie (ALEFPA). Ils ont entre 14 et 18 ans. L’administration les appelle mineurs non accompagnés (MNA), des enfants de l’exil. Ils viennent d’Afrique subsaharienne, d’Afghanistan, d’Albanie, rêvent de bâtir leur vie en France : « On a tous les profils, chacun arrive avec son histoire, son parcours. 99 % des mineurs accueillis ont la volonté de construire leur projet ici, beaucoup en Flandre et dans le Nord. Cependant, deux ou trois partent chaque année, sans nous donner de raisons. »

Être scolarisé, «  leur priorité  »

Contrairement aux demandeurs d’asile (lire aussi par ailleurs), ils sont en situation régulière car mineurs. Confiés à l’ALEFPA par le Département, les jeunes migrants du centre de Bailleul – « ils sont 1 200 pris en charge dans le Nord » indique Myriam Chabane – réclament, dès leur arrivée, à être scolarisés. Certains ne l’ont jamais été : « C’est la priorité  », insiste Geneviève Moreel, conseillère en insertion professionnelle. Après un bilan médical, la première étape les conduit au centre d’information et d’orientation d’Hazebrouck. «  Ils passent des tests de niveau scolaire, sont reçus par un psychologue de l’Éducation nationale puis leur projet professionnel est affiné  », complète la conseillère.

L’accompagnement « vers et dans l’emploi a pris de l’importance au fil des années  », poursuit celle qui s’appuie aujourd’hui sur « un réseau dynamique en Flandre » : «  On travaille beaucoup avec la Mission locale d’Hazebrouck, Proch’emploi, les groupements d’employeurs, le CFA métiers du bâtiment de Gravelines. » Leur diplôme en poche, les jeunes migrants se retrouvent confrontés à deux problématiques. Le transport est le premier des freins à leur arrivée sur le marché du travail : « Ils ne peuvent répondre à des offres d’emploi intéressantes dans le secteur de La Gorgue-Estaires ou des monts faute de moyens de transport adaptés aux horaires décalés.  » Si l’ALEFPA dispose de 20 places en appartements à Hazebrouck et Bailleul pour rapprocher les migrants, comme Djimé l’apprenti boulanger, de leur employeur, « l’accès au logement autonome reste compliqué, souligne Myriam Chabane. Les résidences habitat jeunes sont saturées et le parc privé est cher. C’est un axe que l’on doit développer dans tout le bassin de la Flandre.  »

Une structure totalement distincte du CADA

Le Dispositif d’accueil et d’hébergement des mineurs non accompagnés (DAHMNA) a ouvert en 2018 dans une partie des locaux du lycée Sainte-Marie, loués par l’ALEFPA. Il accueille à l’année 26 jeunes migrants, tous mineurs. Actuellement, le plus jeune est un adolescent égyptien de 14 ans. Une équipe de dix personnes, dont plusieurs éducateurs et deux veilleurs de nuit, administre le centre. L’ALEFPA accompagne les démarches administratives, notamment la naturalisation, la scolarité et les projets professionnels des migrants isolés. Son agrément a été prolongé jusqu’en 2033.

Le DAHMNA est totalement indépendant du centre d’accueil des demandeurs d’asile, implanté dans l’ancien hôtel Formule 1, avenue des Nation-Unies. Le CADA, sous l’égide de l’association Adoma, héberge des adultes et des familles qui ont fait une demande d’asile en France. »


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www.lavoixdunord.fr