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En cellules de garde à vue, des conditions "insatisfaisantes"

Publié le 28-03-2019

Source : Journal L’Alsace

Extraits :

«  Dans son rapport annuel publié mercredi, la contrôleure générale des prisons pointe du doigt l’état des locaux de garde à vue.

(...)

Si les conditions en centre de détention sont souvent décriées, évoquant principalement la surpopulation carcérale, le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGPLP) dresse également un tableau sombre des conditions d’hébergement des personnes gardées à vue, tout comme les conditions de travail du personnel, notamment dans les commissariats.

Le nombre de garde à vue est en hausse. La cause ? "La pression sécuritaire consécutive aux attentats conduit les forces de sécurité à une politique de recherche du "risque zéro", note le rapport.

Quelle situation dans les commissariats ?

Le constat de la situation des commissariats décrie dans le rapport est inquiétant. "Les nécessaires d’hygiène, notamment pour les femmes font souvent défaut, les couvertures sont mal entretenues, les matelas sont en nombre insuffisant, les douches ne peuvent être utilisées faute de serviettes, les odeurs nauséabondes imprègnent geôles et sanitaires, voire les bureaux, le chauffage ne fonctionne pas toujours et n’est parfois même pas installé dans les geôles."

Le rapport met également en lumière, la promiscuité dans des cellules collectives parfois surpeuplées, à Paris et en proche banlieue.

Outre les conditions de détention des gardés à vue, le CGPLP dénonce les conditions de travail des policiers. (...)

Des manifestations des policiers et leurs compagnes en France avaient suivi pour exprimer leur "colère sur leurs conditions de travail. Le lendemain, Gérard Collomb, ministre de l’Intérieur à l’époque, avait annoncé la hausse du budget du ministère de l’Intérieur de 6,8% en 2018 et une augmentation de 1,9% du budget de la police.

Dans les gendarmeries, des cellules "sommaires"

Pas de grande différence avec les locaux dépendant de la police nationale, sauf "des locaux bien entretenus dans des unités de petite taille".

L’état principal reste cependant préoccupant : manque de chauffage, des couvertures lavées rarement

Quelle situation dans les autres lieux fermés ?

Dans tous les lieux de privation de liberté - prisons, établissements de santé mentale, centres de rétention administrative et centres éducatifs fermés pour mineurs - où le CGLPL "assure une mission de prévention (des) traitements cruels inhumains ou dégradants", le tableau est tout aussi sombre, note le rapport.

Dans les centres de détention : une forte dégradation des conditions de vie quotidienne a été observée par le CGLPL : "la maintenance des bâtiments n’est pas assurée, l’hygiène est déplorable, les équipements de base font défaut", note-il dans le rapport, tout en pointant du doigt le manque d’hygiène (moisissures, infiltrations d’eau, saleté, etc.)."

Dans les établissements de santé mentale : malgré quelques rénovations, le CGLPL fait état de "locaux de qualité inégale, dont certains sont indignes : chambres dans un état de vétusté avancé, absence d’accès pour personnes à mobilité réduite, moisissures dans des salles de bains communes, chambres doubles et triples sans sanitaires et sans intimité, problèmes de chauffage, délabrement tel que la maintenance corrective est illusoire."

Dans les centres de rétention administrative : constat similaire, avec des conditions matérielles d’hébergement sont "déplorables", note le CGLPL, en dénonçant le manque d’équipement : meubles, papier toilette, éclairage, ventilation, allume-cigarettes, etc.

Dans les centres éducatifs fermés : des conditions matérielles de prise en charge "très inégales" ont été observées : un centre a été entièrement innové, un autre "dans un état de dégradation avancé" ou encore "des locaux communs sales et mal rangés". »

Voir en ligne : https://www.lalsace.fr/actualite/20...