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Enfance, pauvreté, justice, prisons : le gouvernement est-il en train de supprimer tous ses observatoires ?

Publié le 13-11-2019

Source : France Inter

Auteur : Lisa Guyenne

Extraits :

«  Après l’observatoire de la pauvreté, de la délinquance, des prisons et des sectes, une nouvelle instance indépendante alerte sur sa disparition programmée. Le Conseil national de la protection de l’enfance serait voué à disparaître dès l’hiver 2020.

Le Conseil national de la protection de l’enfance, "une coquille vide pour le gouvernement"

“Nous venons d’apprendre que nous disparaîtrons l’année prochaine.” Le tweet est signé, lundi 11 novembre, de ce même Lyes Louffok, porte-voix de cette cause dans les médias. Selon lui, le gouvernement compte supprimer prochainement le CNPE, le Conseil national de la protection de l’enfance, dont il est membre. Crée fin 2016, le CNPE est rattaché au ministère des Solidarités et de la Santé. Regroupant des spécialistes de la question (enfants placés, avocats, médecins, éducateurs spécialisés), il conseille le gouvernement sur la protection de l’enfance.

Son rôle est donc majeur, d’autant que le gouvernement a récemment annoncé, mi-octobre, une stratégie nationale de prévention et de protection de l’enfance, pilotée par le secrétaire d’État Adrien Taquet. (...)

“En aucun cas n’a été annoncée une disparition pure et simple du CNPE”, se défend-on au ministère qui parle d’un regroupement entre le CNPE et les autres instances de protection de l’enfance (GIPED, Groupement d’intérêt public enfance en danger, et l’AFA, agence française de l’adoption), plutôt que de suppression. “Le but est de repenser cette gouvernance et probablement aller vers une instance unique avec plus de poids”, nous explique-t-on.

"Le constat est unanime concernant la politique publique de protection de l’enfance. Elle souffre d’une gouvernance insuffisante, tant au niveau national que local ce qui explique l’hétérogénéité des pratiques et le manque de vision globale, partagée par les acteurs", précise un communiqué. L’Igas, l’Inspection générale des affaires sociales, a été saisie et devrait rendre ses recommandations en début d’année 2020. “À l’approche d’une réforme de l’ensemble des instances, nommer une nouvelle vice-présidente n’aurait pas vraiment de sens”, ajoute le ministère. Explication loin d’être satisfaisante pour Lyes Louffok. (...)

Il s’inquiète aussi pour la prolongation de mandat. Le gouvernement l’explique par l’arrivée future de la réforme. Mais “le sujet est éminemment technique”, note Lyes Louffok, et “s’il y a réforme, il faudra qu’elle passe par le parlement : ça prendra bien plus d’un an”. Si la réforme n’est pas actée d’ici là et que le mandat du CNPE s’achève, qu’adviendra-t-il ? Pour Lyes Louffok, le Conseil court à sa perte. Et il ne s’agirait pas d’une première parmi les instances sociales. (...)  »

Voir en ligne : https://www.franceinter.fr/societe/...