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Les exilés mineurs non-accompagnés, délaissés par le Département ?

Publié le 11-12-2019

Source : La Gazette de la Défense

Auteur : Jérémy Pastor

Extraits :

« Depuis juillet 2018, un mineur non-accompagné étranger présent en Île-de-France, doit se présenter au bâtiment du Quartz, à Nanterre pour que sa situation soit évaluée par la cellule des mineurs non-accompagnés (MNA) du département et par les services de la préfecture. Une fois la situation évaluée favorablement, le mineur entre dans le dispositif de la protection de l’enfance.

Avec une dizaine d’agents devant gérer les évaluations, et le suivi des dossiers de 910 mineurs, la cellule MNA ne peut pas apporter de réponses à la hauteur du problème. Car les Hauts-de-Seine, seul département d’Île-de-France responsable de la prise en charge et de l’évaluation de ces jeunes, ne mettrait pas suffisamment de ressources humaines et financières à disposition de la cellule MNA et des équipes de terrain.

Pour gérer actuellement, 910 mineurs non-accompagnés, le Département dispose de « quatre cadres et 10 agents [qui gèrent] en moyenne 250 MNA » en cours d’accueil et d’évaluation, le reste étant à la charge des équipes de terrain. Sauf que les effectifs annoncés par le Département ne sont que théoriques, car plusieurs agents de la cellule sont actuellement en arrêt maladie ou absents. De telle sorte qu’ils ne seraient pas plus de « quatre en ce moment », selon une agente du Département qui travaille au sein du Quartz.

Résultat : ces jeunes sont scolarisés tardivement, ne peuvent pas se déplacer faute de pass Navigo, et sont livrés à eux-mêmes dans des hôtels. Une situation problématique pour ces mineurs qui peuvent tomber dans des problèmes de drogues, de prostitution ou de délinquance faute d’encadrement solide. Le Département reste convaincu des bienfaits de sa politique, alors que les demandes explosent.

(...)

« Notre constat est celui d’une maltraitance généralisée à l’encontre des mineurs qui se présentent à la cellule MNA ou qui sont suivis par elle, faute de moyens nécessaires mis en œuvre pour répondre aux besoins », déplore la synthèse écrite sur la base de 44 observations effectuées entre le 15 octobre 2018 et le 24 juin 2019.

« Les conditions d’accueil des mineurs souhaitant être reçus sont très insatisfaisantes », estiment les auteurs de la synthèse qui relève plusieurs éléments inquiétants. « Une partie des jeunes n’est pas reçue, réception des jeunes et discussion sur les situations individuelles sur les marches, recours à des vigiles … » précise la synthèse.

(...)

« Mais le plus dur n’est pas d’arriver à être pris en charge, souligne Roger, retraité bénévole pour RESF. C’est une fois qu’ils sont pris en charge que tout devient plus compliqué ». Car les mineurs, une fois pris en charge, doivent être accompagnés par les services du Département pour être scolarisés, se déplacer, et être soignés. Des prérequis que le Département affirme prendre en charge. (...) »

Voir en ligne : https://lagazette-ladefense.fr/2019...