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Le collectif Cause Majeur ! réclame un "droit opposable à l’accompagnement" des jeunes majeurs sortant de l’ASE

Publié le 7-06-2022

Date de la publication : 07 juin 2022
Source : Enfance & Jeunesse Infos
Auteur : Nadia Graradji

"Dans un communiqué publié le 7 juin, le collectif Cause Majeur ! - qui regroupe une trentaine d’associations nationales, collectifs et personnes qualifiées - formule, à l’attention des candidats aux élections législatives, cinq propositions pour que la jeunesse " constitue une véritable priorité de ce quinquennat ".

A l’approche des élections des 12 et 19 juin, le collectif demande la création d’un « droit opposable à l’accompagnement pour chaque jeune » afin de mettre « définitivement » fin aux sorties sèches de l’aide sociale à l’enfance (ASE). « Un quart des personnes sans-abri nées en France sont d’ancien·ne·s enfants accueilli·e·s par l’ASE ; un chiffre qui atteint 40% s’agissant des jeunes de moins de 25 ans », rappelle Cause Majeur !.

Si le collectif reconnaît que la loi du 7 février 2022 relative à la protection des enfants est « un pas en avant important vers l’interdiction des sorties sèches », il souligne toutefois qu’il reste encore « beaucoup à faire pour accompagner TOU·TE·S les jeunes en situation de vulnérabilité, quel que soit leur parcours, notamment au pénal ». Selon le communiqué, « L’obligation pour les président·e·s de Conseils départementaux de proposer systématiquement une solution aux jeunes sortants de la protection de l’enfance à 18 ans qui ne jouissent pas de ressources ou de soutien familial suffisants, pouvant se prolonger jusqu’à 21 ans maximum, est contrebalancée par le fait que l’octroi d’un accompagnement jeune majeur·e demeure soumis à l’appréciation du Président·e du Conseil départemental ».

Jeune pris·e en charge par l’aide sociale à l’enfance durant sa minorité, jeune en conflit avec la loi dont la prise en charge au pénal n’est plus nécessaire, jeune dont la situation de vulnérabilité se révèle post majorité... Le Collectif appelle de ses vœux « un même accès à l’accompagnement par le département » à tous les jeunes en situation de vulnérabilité. Ainsi, Cause Majeur ! juge que la loi du 7 février 2022 relative à la protection des enfants crée « des droits différenciés selon le parcours des jeunes, discriminant notamment les jeunes en conflit avec la loi qu’elle enferme dans un statut délinquant ».

Sans financement dédié et fléché, la réalité des jeunes majeur·e·s en situation de vulnérabilité restera sensiblement la même.
Au rang des propositions : la création d’ un projet d’accompagnement vers l’âge adulte, pour chaque jeune en situation de vulnérabilité, notamment celles et ceux ayant bénéficié d’une mesure de protection de l’enfance administrative ou judiciaire. « Cet accompagnement co-construit avec le·la jeune, doit être individualisé, évolutif et gradué, pour lui permettre de sortir de manière sécurisée de la protection de l’enfance en respectant ses besoins, sa temporalité, son degré d’autonomie et ses potentialités », précise le collectif.

« Depuis plusieurs années, l’âge moyen de décohabitation en France recule, les jeunes quittant aujourd’hui en moyenne le domicile de leurs parents autour de 25 ans, pour trouver un emploi stable aux alentours de 27 ans. Il est donc incohérent, voire absurde, de demander à des jeunes de 18 à 21 ans, sans soutien familial, d’accéder aisément à l’autonomie », critiquent les associations. Partant de ce constat, Cause Majeur ! demande un accompagnement de chaque jeune jusqu’à 25 ans si nécessaire : « La Norvège a franchi le pas ! Il est temps que la France fasse de même : pour que ces jeunes puissent se projeter sereinement vers leur avenir et mettre définitivement fin aux situations de sortie sèche ».

Enfin, Cause Majeur ! appelle les futurs députés à « se mobiliser » pour que l’État apporte un « soutien financier suffisant » aux départements pour accompagner les jeunes majeurs. « Le financement de la loi « Protection des Enfants » mérite d’être renforcée ; notamment sur le volet jeunes majeur·e·s afin que les mesures proposées soient réellement effectives. Sans financement dédié et fléché, la réalité des jeunes majeur·e·s en situation de vulnérabilité restera sensiblement la même. Les 50 millions d’euros annuels annoncés lors de l’adoption de la loi paraissent très insuffisants au regard des 700 millions d’euros budgétés par Cause Majeur ! pour accompagner ces jeunes vers l’autonomie », argumentent les associations."

Voir l’article en ligne : www.enfancejeunesseinfos.fr