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Grève à l’Aide Sociale à l’Enfance : "Quel avenir pour ces jeunes mineurs en danger ?"

Publié le 21-10-2022

Date de la publication : 21/10/2022
Source : France Info
Auteur : Pierre De Baudouin

« Alors que les agents de l’ASE du XXe arrondissement ont lancé une grève pour dénoncer un manque de moyens, de postes et de places en foyer d’accueil pour les jeunes concernés, un rassemblement est prévu jeudi matin à Paris.

Ils alertent sur une "protection de l’enfance en danger". Les agents de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) du XXe arrondissement de Paris sont en grève depuis le jeudi 20 octobre, à l’appel de la CGT SSCAAT (Santé-social-culture-administratif-architecture-technique), du SUPAP-FSU (Syndicat Unitaire des Personnels des Administrations Parisiennes) et de l’UCP (Union des Cadres de Paris).

Le mouvement pointe du doigt de "multiples incidents graves, avec des conditions de travail dégradées". "La grève concerne tout le service dans le XXe arrondissement, soit une petite trentaine de travailleurs sociaux, de gestionnaires et de secrétaires, raconte Emilie, représentante syndicale SUPAP-FSU. Il y a eu une agression. Une jeune mineure qui se trouvait en salle d’attente, et qui a depuis été éloignée des locaux, a blessé involontairement un agent en se débattant, et en a poussé plusieurs autres. Cette personne allait mal. Le service avait auparavant signalé un risque d’accidents pour les jeunes et les collègues. Pour faire réagir la direction, les agents ont lancé le préavis de grève."

"Ça part du XXe mais ça concerne tous les services à Paris et au-delà. Les services de l’ASE sont en grande difficulté depuis longtemps. Ils accueillent des mineurs qui doivent être réorientés vers des foyers d’urgence. On parle d’enfants et d’ados placés sur décision d’un juge, quand il est impossible de les maintenir à domicile parce que leur sécurité est en danger au sein des familles, et quand aucune autre mesure éducative n’a pu être menée à bien", explique Emilie, également représentante syndicale SUPAP-FSU.

"Les moyens mobilisés pour accueillir ces enfants sont insuffisants, avec des conditions de travail particulièrement déplorables pour les agents, et des postes vacants. Il n’y a pas assez de places dans les structures d’accueil, donc les jeunes sans solution se retrouvent en salle d’attente dans les services de l’ASE. Ce sont des personnes avec des parcours de vie déjà difficiles, et qui subissent une violence institutionnelle supplémentaire", poursuit Emilie.

"Les collègues demandent un accompagnement à la hauteur des besoins"

"Des enfants déjà en souffrance se retrouvent ballotés entre différents établissements, parce qu’il n’y a pas de place dans les lieux adaptés pour eux, souligne Ingrid. Les professionnels déplorent par ailleurs depuis des années le placement de certains ados à l’hôtel. Les collègues demandent un accompagnement à la hauteur des besoins. Ils demandent aussi qu’il n’y ait plus de postes vacants. Le métier attire de moins en moins, donc il y a de plus en plus d’intérimaires, et ce n’est pas adapté à l’accueil des jeunes."

"Le problème de budget aurait dû être pensé en amont. Face au mouvement, la direction répond que la création de places en foyer ne se fait pas du jour au lendemain, et que les embauches sont difficiles… Quel avenir pour ces jeunes mineurs en danger ? La direction a reçu les organisations syndicales, mais elle n’a apporté aucune réponse concrète face à l’urgence de la situation", déplore Emilie. "Ce sont aussi des choix politiques, c’est un secteur particulier que peu de monde connaît", ajoute Ingrid.

"Beaucoup de collègues font ce métier par choix et restent motivés", souligne Emilie. "C’est une profession d’aide à la personne. Le but est d’accompagner et d’améliorer le quotidien des gens. On parle de protection de l’enfance", rappelle Ingrid.

Dans un communiqué commun, les syndicats mobilisés appellent tous les services parisiens de l’ASE à se rassembler jeudi 27 octobre à 10h quai de la Rapée (XIIe arrondissement) devant les locaux de la Direction des Solidarités (DSOL). Contactée, la Ville de Paris n’a pas répondu à nos questions à ce stade. »

Voir l’article en ligne : https://france3-regions.francetvinfo.fr