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10.000 enfants réfugiés en danger

Publié le 26-01-2017

Source  : www.moustique.be

Auteur  : Nicolas Sohy

« Quelque 10.000 mineurs non accompagnés ont quitté les routes “classiques” de la migration vers l’Europe. Ils essaient d’atteindre leur destination seuls.

Layal, une petite fille syrienne, vient de voir sa mère tomber sous les balles d’un sniper. Son père, Khaled, décide alors de quitter le pays en guerre pour un endroit plus sûr : l’Allemagne. Avec un minimum d’affaires, ils entament une longue marche vers la Turquie. À peine arrivé dans un camp de réfugiés en Anatolie, Khaled est victime d’une crise cardiaque fatale. Du haut de ses 8 ans, Layal se retrouve livrée à elle-même. Elle refuse de rester au camp de peur qu’on la renvoie sous les bombes et suit une autre famille syrienne vers la Grèce. Mais l’enfant veut atteindre l’objectif de son père et poursuit sa route, seule, vers l’Allemagne. L’histoire de Layal est vraie. Elle est narrée dans la campagne de communication “Mention the unmentioned” de Missing Children Europe qui incite les citoyens européens à mentionner leur ministre chargé de l’Asile et de la Migration - Theo Francken en Belgique - sur leur profil Facebook personnel.

"Certains n’ont pas plus de 5 ans"

Quant à Layal, depuis qu’elle a quitté la Grèce, elle a disparu des radars. Elle fait désormais partie de ces 10.000 enfants de migrants, selon Europol, à avoir disparu en Europe. La plupart d’entre eux seraient des garçons de plus de 14 ans. “Ce profil est basé sur des données de 2015, intervient Delphine Moralis, secrétaire générale de Missing Children Europe. On observe aujourd’hui que le nombre de filles explose et que l’âge des mineurs diminue. Certains n’ont pas plus de 5 ans…” Les histoires sont évidemment toutes différentes. Tous n’ont pas vu leurs parents mourir pendant le voyage. “Les passeurs aiment séparer les enfants de leurs parents afin de mieux les contrôler, explique Delphine Moralis. Les enfants deviennent ainsi des proies faciles pour toutes sortes de trafics et de traite des êtres humains. Quant aux adultes, ils sont alors moins bien placés pour s’opposer à leur exploitation économique ou sexuelle.” Cela les dissuaderait également d’aller trouver les forces de l’ordre lors de leur passage dans des camps ou des lieux publics. Dans d’autres cas, les parents les confient délibérément aux trafiquants. “Ils leur promettent monts et merveilles. Mais les parents en Syrie, en Afghanistan ou en Érythrée n’ont pas assez d’argent pour partir avec. Alors ils paient pour offrir une vie meilleure à leurs enfants et font confiance.”

Des parcours d’intégration lents

Les jeunes migrants comprendraient vite dans quelle situation ils sont. Alors ils essaient de fuir et se méfient de tous, même des associations de terrain qui pourraient leur venir en aide. Cela serait accentué par la lenteur des parcours d’intégration dans les pays de l’Union européenne. “Malgré cette situation dramatique, les enfants n’apparaissent que deux fois dans l’agenda européen sur la migration. Alors qu’ils représentent 30 à 40 % des migrants en Europe… On espère que cette campagne incitera les gouvernements européens à mieux les prendre en charge.” »

Voir en ligne : http://www.moustique.be/17477/10000...