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"Le dialogue n’est pas rompu mais on ne retire pas la plainte"

Publié le 6-02-2019

Source : Midi Libre

Auteure : Cécile BODARWE

Extraits :

«  Migrants. Deux membres de Rosmerta entendus après l’occupation illicite d’un bâtiment à Avignon.

“On a porté plainte le 21 décembre, au premier jour de l’occupation de notre bâtiment ", explique, l’économe du diocèse d’Avignon, Pascal Andreani. Ce jour-là, le collectif Rosmerta a investi, illégalement, un bâtiment appartenant au diocèse, 7, rue Pasteur, à Avignon, pour loger des migrants. "On ne savait pas qu’il y avait une plainte. On l’a appris il y a une dizaine de jours", soulignait, lundi, Maëva, membre du collectif, alors que deux de ses camarades étaient entendus au commissariat d’Avignon. "La plainte contre X porte sur la dégradation de biens, l’occupation illicite et la mise en danger délibérée d’autrui… Alors qu’on a mis en sécurité le lieu, qu’on a pris des assurances et qu’on fait tout ça pour héberger des gens qui étaient à la rue en hiver !", se défend Camille, une autre militante de Rosmerta. "C’est très hypocrite de nous accuser de mettre la vie de quelqu’un en danger !"

"Pas aux normes"

La position du diocèse est cependant claire : "Ce bâtiment n’est pas aux normes pour loger des personnes. Les escaliers extérieurs ne sont pas adaptés. Jusqu’en septembre dernier, il y avait des bureaux. " Malgré la demande de l’avocate du collectif, le diocèse ne compte pas retirer sa plainte. "On se protège au cas où il se passerait quelque chose. On a rendez-vous avec le collectif, le 12 février. Le dialogue n’est pas rompu", précise Pascal Andreani, lui-même "pénalement responsable en tant qu’économe du diocèse".

Pour le collectif, "le diocèse se protège ou veut nous impressionner" mais martèlent ses membres actifs : "On ne bougera pas. On est protégé par la trêve hivernale jusqu’au 31 mars qui interdit tout délogement." Ils espèrent toujours que le diocèse va accepter de "signer une convention d’occupation temporaire" du bâtiment de la rue Pasteur, car, s’inquiètent-ils : "Que vont devenir ces familles et leurs enfants après cette date ? L’été dans la rue est plus dur que l’hiver." D’autant que, selon eux, des personnes migrantes arrivent régulièrement à Avignon. "Toutes les semaines, on a des appels de mineurs non accompagnés. Quand on appelle le 115 (accueil d’urgence), ils nous répondent qu’ils ne prennent pas en charge les mineurs…"

S’ils attendent beaucoup de la réunion fixée, la semaine prochaine, avec les représentants du diocèse, les membres de Rosmerta ont déjà reçu "une bonne nouvelle" des services du département du Vaucluse. "Ils nous proposent que les familles accueillant jusqu’ici bénévolement de jeunes migrants soient rémunérées avec 400 € par mois. Et que ce soit coordonné par l’Ase (aide sociale à l’enfance). Mais on ne sait pas quand ça va être appliqué." (...) »

Voir en ligne : https://www.midilibre.fr/2019/02/06...