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Des passeurs forcent des milliers d’enfants migrants à se prostituer

Publié le 6-03-2019

Source : Epoch Times

Extraits :

«  WASHINGTON – Des centaines de milliers de personnes se rendent chaque année aux États-Unis à la recherche d’une vie meilleure, la plupart en payant un passeur pour les faire passer illégalement par la porte de derrière, à travers la frontière sud-ouest. D’autres, comme dans le cas récent d’un réseau de trafic sexuel en Floride, sont attirés par des visas de travail temporaires, puis forcés à l’esclavage.

Un contrebandier promet souvent une vie meilleure aux États-Unis, un emploi, ou peut-être même un intérêt amoureux, a déclaré Greg Nevano, directeur adjoint des programmes d’enquête de l’ICE Homeland Security Investigations.

« Souvent, vous verrez des parents [qui] veulent que leurs enfants aient une vie meilleure… envoyer leur enfant avec un ami, un cousin », dit-il.

« Et le long de la route – qui est un long voyage vers les États-Unis – les passeurs exploiteront les enfants. Ils diront que si vous ne nous payez pas plus d’argent, ou si vous ne pratiquez pas un certain genre d’activités – dont certaines sont d’ordre sexuel, d’autres pourraient être du travail forcé – nous tuerons votre famille à la maison.

L’ampleur du problème est époustouflante, d’après une estimation récente de l’expert Timothy Ballard.

M. Ballard, fondateur de l’organisation de lutte contre la traite des personnes Operation Underground Railroad, a déclaré que jusqu’à 10 000 enfants sont victimes de la traite aux États-Unis chaque année pour être utilisés comme esclaves sexuels. M. Nevano est d’accord avec l’estimation de M. Ballard.

Auparavant, Timothy Ballard a travaillé pendant plus de 12 ans en tant qu’agent spécial pour les enquêtes de la sécurité intérieure dans son unité de trafic d’enfants.

Il a raconté l’histoire d’une jeune fille de 13 ans originaire d’Amérique centrale qui a été enlevée dans son village, puis transférée clandestinement aux États-Unis à travers une partie non surveillée de la frontière sud-ouest.

Elle a été emmenée à New York. « Cette petite fille – et c’est très typique – a été violée pour de l’argent tous les jours, de 30 à 40 fois par jour », a dit M. Ballard lors d’une table ronde à la Maison-Blanche le 1er février.

L’an dernier, le nombre d’arrestations par les gardes-frontières le long de la frontière sud-ouest a presque atteint 400 000. Cette année, il est en bonne voie de dépasser 600 000 croisiéristes illégaux. La grande majorité d’entre eux sont originaires d’Amérique centrale.

Plus de 48 000 mineurs non accompagnés ont été appréhendés par la police des frontières au cours de l’exercice 2018. Près de la moitié venaient du Guatemala et le reste du Honduras, du Mexique et du Salvador. (...)

Les jeunes victimes

Alma Tucker a vu la dévastation que subissent les victimes de la traite sexuelle. Elle est la fondatrice et présidente de l’International Network of Hearts, un organisme voué à aider les enfants à se remettre de la traite des personnes.

Mais c’est pendant qu’elle travaillait comme consul général du Mexique à San Diego que sa vie a été bouleversée à jamais.

«  [La jeune fille] n’avait que 14 ans, et le passeur – les parents payaient le passeur pour qu’il l’emmène dans les montagnes, dans ce pays, sans papiers. Mais le contrebandier lui a dit que ses parents n’avaient pas payé le plein montant pour son transport, et qu’elle devait le payer », a dit Mme Tucker à la Maison-Blanche le 1er février.

« Elle a dû payer avec son propre corps, en couchant avec tous les membres du groupe. Alors elle a fait le voyage. Et ils l’ont forcée à avoir des rapports sexuels 20 ou 30 fois jusqu’à ce que la patrouille frontalière la sauve, et ils l’ont transférée à l’hôpital. Et j’étais là, ils m’avaient appelée. »

A. Tucker a dit qu’elle est restée avec la jeune fille pendant tout ce temps  : les examens médicaux, les entrevues et la recherche de ses parents.

Un cas réchappé

Le problème n’est pas nouveau, et il se produit de nombreuses façons différentes. M. Nevano a raconté une histoire d’il y a vingt ans, lorsqu’il était agent d’inspection des douanes dans un aéroport. Il a rencontré un jeune de 18 ans qui tentait d’entrer en provenance de Chine avec le passeport d’une autre personne. (...)

Approche communautaire

La ligne téléphonique nationale contre la traite des êtres humains a reçu des informations faisant état de 45 308 cas de traite des êtres humains depuis 2007. La Californie, le Texas et la Floride sont identifiés comme les trois États les plus touchés par la traite des personnes.

La CIE a procédé à 1 588 arrestations pour traite de personnes au cours de l’année fiscale 2018 – presque toutes pour trafic sexuel – et a sauvé 308 victimes qui ont été trafiquées vers les États-Unis.

Les trafiquants utilisent tous les moyens de coercition et de fausses promesses pour contrôler leurs victimes, a dit M. Nevano.

« Ils battent les enfants et les femmes si ces derniers ne continuent pas à se laisser exploiter, s’ils ne gagnent pas d’argent, s’ils essaient de fuir », a-t-il dit. « S’ils sont ici sans papiers, ils prennent les papiers qui leur sont destinés. Ils les extorqueront en disant que si vous ne faites pas ces actes, nous appellerons l’ICE, et l’ICE viendra vous arrêter. »

M. Nevano a déclaré que malgré l’omniprésence de la traite à des fins sexuelles dans la société américaine, il est difficile de trouver des cas et d’enquêter à leur sujet.

Mais une approche communautaire aurait un impact plus important.

La Dre Jordan Greenbaum, directrice médicale du Centre de la protection de l’enfance (Child Protection Center) du centre de soins de santé des enfants (Children’s Healthcare) d’Atlanta, a déclaré que la communauté médicale est en première ligne. (...)

M. Nevano a déclaré que la protection contre l’expulsion est offerte aux victimes qui se trouvent aux États-Unis illégalement.

« Nous devons faire prendre conscience aux victimes que nous sommes là pour les aider. Nous devons également être en mesure de les aider en leur fournissant les services dont elles ont besoin  : l’aide des ONG, des vêtements, de la nourriture, un logement », a-t-il dit. « En même temps, nous voulons aussi poursuivre les trafiquants impliqués dans cet acte odieux. » »

Voir en ligne : https://www.epochtimes.fr/des-passe...