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Mineurs isolés. Sept jeunes à la rue

Publié le 7-04-2019

Source : Le Télégramme

Extraits :

«  Ils s’appellent Mory, Mamadou, Jean-Pierre, Alpha, Amadou, Fousseny et Aliou. Ils sont nés au Mali ou en Guinée Conakry. Sept jeunes migrants ont été contraints de quitter l’hôtel de Quimper où ils étaient hébergés, parce qu’ils ne sont plus considérés comme mineurs isolés. L’un d’eux a été envoyé en Île-de-France.

« Ils ont été convoqués au CDAS (centre départemental d’action sociale) jeudi dernier pour leur signifier qu’ils devaient quitter l’hôtel ce samedi, raconte Roselyne, de l’association Temps Partagé. Cinq sur les six n’ont pas encore vu le juge, qui a entériné, pour l’un d’eux, la décision du procureur disant qu’il n’était pas mineur. Le dernier cas est un peu particulier, il a obtenu une OPP (ordonnance de placement provisoire) à Pontoise ». (...)

Ces évaluations sont faites en dépit du bon sens. C’est de l’abattage

À leur descente du train à Quimper, les mineurs non accompagnés sont d’emblée évalués par des assistantes sociales du CDAS puis un mois plus tard pour voir si les deux versions concordent. « Ces évaluations sont faites en dépit du bon sens. C’est de l’abattage, affirme Caro. Ils ont vécu des horreurs. Ils arrivent dans un état catastrophique et, tout de suite, ils ont un entretien d’accueil. Ils peuvent ne pas avoir dormi depuis des jours. Ils ont eu un parcours éprouvant pendant des mois. Ils sont épuisés et on leur demande de raconter leur histoire. Souvent ils omettent des détails. Tout cela leur est reproché si, un mois plus tard, il y a des contradictions de dates, de lieux. On voudrait faire avouer n’importe quoi à n’importe qui, on ne s’y prendrait pas mieux ».

Le temps de la confidence

Un épisode traumatique a des répercussions sur les souvenirs et particulièrement à un jeune âge. « Ce qui est assez incroyable lors de ces évaluations, c’est qu’on reproche à ces jeunes de ne pas suffisamment raconter l’horreur. J’ai vu écrit : semble n’avoir rencontré aucune difficulté lors de son parcours. (...) « Je ne peux pas croire qu’un jeune homme de 15 ans qui traverse la moitié de l’Afrique, traverse la mer, arrive jusqu’à Quimper n’a pas connu de difficultés ». En Afrique, on ne se plaint pas. La pudeur prime. On assume ses choix. On garde la tête haute et on tente d’oublier les images cauchemardesques vues en Libye ou les angoisses sur la mer Méditerranée à bord d’un rafiot en passe de sombrer. Les tests osseux sont aussi un critère d’évaluation et l’association rejette la valeur scientifique de tests « des années trente, basés sur des physiques caucasiens ».

Eldorado perdu

Pendant un temps, le Finistère est apparu comme une terre d’asile pour ces jeunes gens, grâce à l’action départementale. Et cela s’est su. Mieux valait être accueilli ici que dans le Var, par exemple. (...)  »

Voir en ligne : https://www.letelegramme.fr/finiste...