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Gironde : un nouveau Conseil des Jeunes pour la Protection de l’Enfance

Publié le 21-11-2019

Source : Aqui !

Auteur : Romain Béteille

Extraits :

«  Ce mercredi, sans aucun miracle ou intervention divine, les "élus" siégeant l’assemblée plénière du département de la Gironde ont pris un gros coup de jeune. Aucun élixir de jouvence miracle derrière cette affaire, mais plutôt la première assemblée plénière du CJPE ou Conseil des Jeunes pour la Protection de l’Enfance. Ce sont cent jeunes de 8 à 27 ans (avec la présence d’un petit collège "d’anciens" de la protection de l’enfance), tous issus ou ayant bénéficié de l’Aide Sociale à l’Enfance, qui ont donc été sélectionnés pour participer à une assemblée dont l’objectif sera de faire remonter les attentes des jeunes enfants placés. Focus sur cette nouvelle initiative.

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Pour l’élue départementale en charge de la protection de l’enfance, Emmanuelle Ajon, cette initiative de rassembler des conseils d’enfants (qui n’est pas nouvelle puisque le Conseil départemental des jeunes composé d’élus collégiens, date de... 1989) est avant tout censée "leur donner le droit de s’exprimer sur ce qui les touche au quotidien. Ils étaient très peu voire pas entendus, notamment sur l’évolution de la politique publique et son analyse. Nous souhaitons qu’ils soient partenaires et futurs citoyens. En fait, c’est un appel à candidature qui a été fait auprès tous les jeunes de 8 à 21 ans confiés au département qui vivent chez des assistants familiaux, en foyer ou sur des lieux de vie. La centaine qui a été sélectionnée représente la population en termes d’âge, en lieux de placement et en termes géographiques. Nous avons souhaité qu’il soit indépendant dans sa parole, rattaché à l’Observatoire Départemental de la Protection de l’Enfance, qui n’est sous l’égide ni de l’administration ni des élus. L’observatoire sera aussi là pour porter les avis et recommandations que ces jeunes nous donneront, nous essaierons de faire évoluer la politique publique pour répondre à leurs besoins et aux demandes qu’ils mettent en avant. Il y aura sans doute dans le cadre d’un budget participatif dédié aux jeunes une possibilité pour eux d’agir encore plus concrètement", continue l’élue en parlant d’un dispositif à enclencher en cas d’adhésion. "Dans une mesure raisonnable, nous aurons la possibilité d’adapter notre politique publique".

Stratégie palliative

Le tout apparaît comme une initiative de plus de la part de la Gironde pour essayer d’être plus volontariste et force de proposition sur un sujet qui n’a pas été sans faire de vagues, notamment au travers d’un reportage alarmant de Pièces à Conviction tourné en 2019. L’Aide Sociale à l’Enfance bouge régulièrement ses lignes après un témoignage d’apaisement en septembre et la mise en place de nouvelles mesures (on peut citer une formation en ligne sur la protection de l’enfance, l’ouverture de "villages" plus déconcentrés pour permettre de meilleures conditions d’accueil et de nombreuses inspections dans des centres d’accueil pour espérer que l’exemple d’Eysines ne soit pas généralisé). Mais le Conseil des Jeunes pour la Protection de l’Enfance intervient dans un contexte jugé assez insuffisant au niveau national : celui de la stratégie nationale de prévention et de protection de l’enfance 2020-2022 présentée le 14 octobre dernier par le secrétaire d’État Adrien Tacquet. L’une des attentes fortes, rapidement douchée, a été celle de la création de nouveaux droits pour les jeunes adultes de plus de 18 ans sortant de l’Aide Sociale à l’Enfance (4800 enfants accueillis dans des centres et 8000 suivis avec leurs familles dans le département).

En Gironde, Le Contrat Jeune Majeur est en place pour aider les jeunes de 18 à 21 ans à rentrer dans la vie active. " Il n’existe pas en obligation au niveau national, c’était une grande attente dans les annonces d’Adrien Tacquet et c’est une grande déception pour les jeunes puisqu’il n’y a pas d’unité d’accompagnement sur le territoire national", a ainsi déploré Emmanuelle Ajon. Disons que ce sont d’abord les départements en difficultés qui bénéficient des annonces ministérielles, nous ne sommes pas reconnus comme tel. Nous avons un observatoire et nous avons réussi à mettre en œuvre tout ce qu’il y avait d’obligatoire. Nous sommes tout de même sous la tension du nombre d’enfants que nous devons accueillir, avec les équilibres budgétaires que cela entraîne. Les effets du pacte de Cahors pourraient nous amener à avoir des difficultés sur l’investissement dans cette politique publique qui représente aujourd’hui plus de 250 millions d’euros par an contre 180 millions en 2015".
En s’attardant un instant en dehors du sentier des millions, et si les situations rencontrées par les enfants de l’ASE sont très variées, celle de Quentin Pajot est assez parlante pour les attentes suscitées par ce "nouveau conseil départemental" et la pierre qu’il pourrait potentiellement apporter à ce (déjà très) complexe édifice. (...)
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Voir en ligne : http://www.aqui.fr/societes/gironde...