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Jeunes majeurs scolarisés

Bulletin de Liaison Intermittent et Sporadique - Hors série - 1er septembre 2015

Publié le lundi 31 août 2015 , mis à jour le lundi 31 août 2015

Source : http://www.educationsansfrontieres.org

Auteur : RESF

Extraits :

MIGRANTS SANS ASILE JEUNES SANS PAPIERS CHOISIR LA FRATERNITÉ, PAS LA PEUR

« Aux centaines de milliers de migrants demandant asile, droit de circuler ou répit, l’Europe et le gouvernement français en particulier opposent refus et fermeture, à de minimes exceptions près. Là où il faudrait un vaste effort de solidarité à l’égard d’hommes, de femmes et d’enfants fuyant la guerre, l’oppression et la misère, ils alignent les forces de l’ordre et des millions d’euros pour « sécuriser » les frontières.

L’immigration présentée comme un problème, c’est le discours de droite, qui a gangrené une partie de la gauche. Rien d’étonnant à ce que ce gouvernement se montre tout aussi incapable de répondre aux attentes des jeunes sans papiers scolarisés et de ceux qui les soutiennent.

A ces quelques dizaines de milliers de jeunes étrangers scolarisés, désireux d’apprendre, de se former, de travailler, Hollande, Valls et Cazeneuve persistent à proposer précarité du titre de séjour, arbitraire des préfectures et pour nombre
d’entre eux obligation de quitter le territoire (OQTF).

Au mépris de ce qui devrait être des droits fondamentaux, droit à la vie privée et familiale, droit à la scolarité, droit de circuler librement.
Le ministre de l’intérieur, poigne d’acier sous gant de velours et discours lénifiant, apôtre, pareil à ses prédécesseurs, de la brutalité dans l’humanité, ou le contraire, dit exclure toute possibilité de légiférer sur les jeunes scolarisés. La loi immigration débattue au cœur de l’été à l’Assemblée nationale les ignore. Les jeunes scolarisés restent depuis novembre 2012 soumis à l’application discrétionnaire de la circulaire Valls, dans les faits un véritable instrument d’exclusion de ces jeunes.

Scolarisés MAIS arrivés après 16 ans, au jour près (!), REFUSES ! Dans certains départements, les OQTF pleuvent, d’autres lâchent des Autorisations provisoires de séjour de 3, 4 ou 6 mois, à la tête du client attendant que les jeunes soient privés du soutien de leurs établissements pour les expulser. D’autres délivrent des titres étudiant aux jeunes en CAP. Pour tous ces jeunes, des heures de classe perdues dans les files d’attente que Manuel Valls prétendait ne plus vouloir voir aux portes des préfectures, ou à tenter d’obtenir un rendez vous par internet.

Rien ne change, vraiment ! Si ce gouvernement hésite à expulser les lycéens par peur des réactions de leurs camarades, il a choisi de les maintenir dans la précarité
quotidienne, avec la peur justifiée de l’arrestation et le traumatisme des enfermements en rétention, refusant de leur donner un avenir, aveugle et sourd au message qu’il envoie, celui d’un pays replié face à la mondialisation des hommes et des idées, excluant les pauvres, redoutant les jeunes.

Tout jeune majeur étranger présent sur le territoire, ayant été scolarisé en France ou engagé dans une formation, et qui, par le passé, n’a pas reçu de titre de séjour à sa
majorité, doit être régularisé de droit avec un titre de séjour pérenne. Il faut l’inscrire dans la loi.

Le drapeau des valeurs républicaines hissé si haut dans les discours au début de l’année flotte bien mou ces derniers temps. Que les politiques ayant un peu de courage et un peu plus d’imagination osent s’emparer de la situation des étrangers dans ce pays et affronter ceux qui prennent des décisions en notre nom. Il y a urgence à repenser un monde respectueux des droits et de la dignité pour tous »

[...]

JEUNESSE SANS PAPIERS, JEUNESSE VOLEE

« OISE CHRISTIAN revient vraiment de loin ! Mineur isolé venu du Nigeria à 16 ans, mais déclaré majeur après avoir passé des tests osseux. L’OFPRA, tenant compte de sa minorité pour sa demande d’asile, ne l’a reçu en entretien qu’à sa majorité mais pour la préfecture il reste majeur et sans papiers. Entre temps, il a pu être scolarisé en CAP. La préfecture tente à deux reprises de l’expulser alors qu’il doit passer à la CNDA le 3 juillet 2015. Assigné à résidence pour 45 jours, il doit se présenter toutes les semaines à l’hôtel de police. Le 29 juillet, il est sur le point d’être emmené en
centre de rétention, quand soudain il est libéré sur ordre de la préfecture. La CNDA lui a accordé la protection subsidiaire !!! Autrement dit, l’Etat français a persécuté pendant des années, privé de toute aide, assigné à résidence, et tenté d’expulser un garçon qui, finalement, est reconnu réfugié malgré les critères très sélectifs de l’OFPRA.
Maintenant, il a son récépissé avec autorisation de travail. Il peut retourner au lycée en toute tranquillité, ou travailler l’an prochain. Il peut enfin se projeter dans l’avenir et vivre sans la peur au ventre. »

[...]

« ST-ETIENNE. ARMANDO, jeune majeur isolé albanais, meilleur apprenti de France en ébénisterie, alors en CAP au CFA de St-Etienne. En mars 2015, le président du Sénat lui interdit de venir à la remise des médailles car à sa majorité, il
est devenu sans papiers. ILLÉGAL. La décision déclenche l’indignation de ses profs qui médiatisent largement. Armando sera finalement reçu avec la même pompe que ses camarades et le jour même, le préfet de Loire lui délivre une autorisation provisoire de séjour, puis un titre Salarié. »

L’article est disponible en format PDF :

Jeunes majeurs scolarisés - Bulletin de Liaison Intermittent et Sporadique - Hors série - 1er septembre 2015

Voir en ligne : http://www.educationsansfrontieres....


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