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Tribune - « Campements : nouveau mode d’hébergement ? »

Publié le : jeudi 17 octobre 2019

Voir en ligne : https://www.ouest-france.fr/monde/m...

Source : Ouest-France

Date : 17 octobre 2019

Auteurs :

- Christophe Deltombe, président de La Cimade,
- Philippe de Botton, président de Médecins du Monde,
- Véronique Fayet, présidente du Secours Catholique - Caritas France
- Louis Gallois, président de la Fédération des Acteurs de la Solidarité,
- Hubert Trapet, président d’Emmaüs France,

Extraits :

«  À Nantes, c’est un condensé de la politique de l’État en matière d’hébergement des migrants en 2019, qui se joue. Elle est aussi menée à Paris, Grande-Synthe, Bordeaux, Rennes, Strasbourg… où ces campements se multiplient. Là, des femmes, des hommes, des enfants venus chercher protection en France voient leur situation sociale, leur santé, leur avenir se déliter.

Depuis des mois, nos associations demandent une réponse à la hauteur de ces situations. Le tri, pas plus que le mépris, n’est une option en matière de solidarité !

Le 27 juin, nous étions une cinquantaine d’organisations et de collectifs citoyens à publier un manifeste pour mettre fin aux situations indignes d’errance et de campements. Nous demandons une protection et un hébergement d’urgence, immédiats et inconditionnels, un accès rapide aux procédures de demande d’asile, y compris pour les personnes « dublinées », ainsi que la possibilité de régularisations. Nous demandons un dialogue réel entre les différents acteurs : préfets, collectivités, associations et personnes concernées. Une réponse forte, humaine, et tellement plus raisonnable que l’échec de la politique actuelle.

Ces demandes, nous les avons adressées au Premier ministre. Elles attendent toujours une réponse, mais le gouvernement a produit des instructions qui éloignent encore davantage les personnes exilées d’un hébergement. C’est le cas de celle qui permet l’échange d’informations entre gestionnaires du 115 et l’Office français de l’immigration et de l’intégration. Elle a déjà exclu de l’hébergement d’urgence des demandeurs d’asile.

À la promesse du président de la République en 2017 qui assurait qu’il n’y aurait « plus personne dans les rues d’ici la fin de l’année », nous voulions croire. Pourtant, chaque jour, les droits fondamentaux des personnes exilées sont ouvertement bafoués. Il est urgent de cesser cette politique : quand le gouvernement apportera-t-il une réponse digne ?  »