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Conseil de Paris, Intervention Fanny Gaillanne - POUR UNE AMÉLIORATION DE L’ACCUEIL DES MINEURS NON ACCOMPAGNÉS

Publié le : mercredi 5 juillet 2017

Voir en ligne : http://www.communiste-frontdegauche...

Source : http://www.communiste-frontdegauche-paris.org

Date : 5 juillet 2017

« Madame la Maire,

Mes chers collègues, je tiens moi aussi à remercier le collectif d’associations et de citoyens qui s’est mobilisé pour garantir l’accueil des mineurs non accompagnés et améliorer les conditions de prise en charge.

Nous pouvons saluer leur action au côté de ces jeunes qui sont confrontés à la violence institutionnelle. Les bénévoles les accompagnent dans leurs démarches, les aident à constituer leur dossier et à subvenir à leurs besoins les plus élémentaires.
Cet élan de solidarité est remarquable car il témoigne de la grande générosité de nombreuses Parisiennes et de nombreux Parisiens, mais il est aussi inquiétant car il prouve que les dispositifs d’accueil ne sont pas encore à la hauteur de nos ambitions.

Cette pétition citoyenne a un grand mérite. C’est la première fois, comme cela a été dit, que des citoyens se saisissent de cette possibilité d’interpeller le Conseil de Paris. C’est aussi l’occasion de relancer le débat sur les mineurs non accompagnés. En la matière, il reste beaucoup à accomplir pour garantir un accueil dans de bonnes conditions pour tous ces jeunes.

Le groupe Communiste défend depuis des années la nécessité d’héberger tous les jeunes qui se présentent au D.E.M.I.E. avant même que leur situation ne soit évaluée. Comme le rappellent les textes de loi, la réglementation ou les recommandations du Défenseur des droits, ces jeunes doivent être présumés mineurs et protégés en tant que tels dès que leur situation est connue des départements.

Pour répondre à cette première nécessité, nous avons toujours affirmé qu’il fallait gérer la plateforme d’accueil en régie directe au lieu de passer par des opérateurs associatifs. Nous l’avons vu avec "France Terre d’asile" et maintenant avec la Croix-Rouge, la gestion déléguée au privé, même si elle est associative, rend le pilotage plus complexe, les responsabilités diluées et ne permet pas de s’adapter rapidement aux réalités du terrain. Malheureusement, nous n’avons jamais été entendus sur ce point.

Mais cela ne nous a pas empêchés de vous faire des propositions. En décembre dernier lors du débat sur le budget pour l’année 2017, le groupe Communiste a fait adopter un amendement de 250.000 euros pour renforcer les équipes du D.E.M.I.E. et créer un centre d’hébergement pour les jeunes en attente d’évaluation car l’hébergement en hôtel n’est pas satisfaisant. De tels centres existent déjà, gérés par F.T.D.A. et Coallia.

Une délibération présentée à ce Conseil va créer 70 places supplémentaires ; il faut poursuivre sur cette voie. Aujourd’hui, Madame la Maire, vous nous proposez d’adopter un vœu pour demander à l’Etat de gérer lui-même ce dispositif d’évaluation et de mise à l’abri d’urgence.
Nous pensons que ce glissement de compétences pourrait amener à considérer les mineurs non accompagnés avant tout comme des étrangers, avant de les considérer d’abord comme des mineurs qui doivent être protégés. Nous pensons que les agents départementaux de la DASES, qui sont actuellement en grève pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail, seront toujours les mieux placés pour s’inscrire dans la philosophie de l’ordonnance de 1945 et de la Convention internationale des droits de l’Enfant.

Conscients de l’urgence et de la massification de la question, nous pouvons admettre la demande d’aide à l’Etat si les conditions d’accueil et le regard qui est porté sur ces jeunes est bien dans la logique de leur protection. Si elle voit le jour, nous vous demanderons périodiquement l’évaluation de cette plateforme d’accueil. Nous voterons pour ce vœu.

Je vous remercie. »