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Action Cimade : Lancement d’une mission de reportage photo sur la situation des enfants étrangers isolés à Mayotte

Publié le : lundi 26 mars 2012

Voir en ligne : http://www.cimade.org/nouvelles/377...

Présentation du projet

La Cimade souhaite réaliser un reportage photo pour interpeller l’opinion publique sur la question des mineurs étrangers isolés à Mayotte.

Ce reportage sera publié dans le numéro de juillet de la revue de La Cimade, Causes Communes. Il fera aussi l’objet d’un diaporama sonore à diffuser sur le web et en salles. Enfin, ce reportage sera présenté lors d’une exposition durant le festival migrant’scène (sous réserve).

Ce reportage sera réalisé par la photo reporter Vali, qui a été reconnue pour ses différents travaux sur les femmes étrangères victimes de violence ou la précarité des demandeurs d’asile en France.

Contexte

30% de la population est en situation irrégulière. Mayotte est devenue, le 31 mars 2011, le 101ème département français. Mais la différence de niveau de vie entre Mayotte et le reste des îles provoque une immigration très importante vers Mayotte. On estime qu’aujourd’hui un tiers de la population s’y trouve en situation irrégulière.

Un droit d’exception. Or, plus que partout ailleurs, à Mayotte, les droits des étrangers sont méprisés et piétinés par l’administration. Plus de 26 000 étrangers ont été expulsés en 2010 de façon expéditive après avoir été enfermés dans le centre de rétention de Pamandzi, dénoncé par de nombreuses autorités indépendantes pour son insalubrité. En métropole, la même année, 28 000 personnes ont été expulsées. La majorité de ces expulsés tenteront de revenir, peu de jours après, par la mer, en "kwassas-kwassas" puisqu’ils ont construit toute leur vie à Mayotte, qu’ils y travaillent, que leurs enfants y sont scolarisés… Dans le canal du Mozambique, des centaines d’hommes et de femmes ont ainsi péri, victimes de l’acharnement de la politique migratoire française.

Des milliers de mineurs isolés laissés à eux même.

Parmi ces expulsés, se trouvent aussi de nombreux enfants isolés. En effet, on estime entre 4000 et 5000 le nombre d’enfants vivant seuls à Mayotte. Certains sont arrivés seuls soit des Comores, soit du Burundi, du Congo et du Rwanda.

Ils devraient être pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance mais sont le plus souvent laissés à eux même sans hébergement, ni ressources.

D’autres sont des enfants dits "abandonnés". Leurs parents ont été expulsés et les ont laissé à Mayotte en espérant que ils aient accès ainsi à la santé et à l’éducation. Mais si certains de ces enfants sont pris en charge par un parent proche ou un voisin, pour la majorité, ils doivent se débrouiller sans adulte, sans toit, ni aucun moyen de subsistance .

L’administration n’hésite pas à enfermer ces enfants dans le centre de rétention aux conditions déplorables puis à les expulser en toute illégalité, souvent en les faisant passer pour les enfants d’adultes interpellés au même moment.

Des militants criminalisés. Enfin, Mayotte c’est aussi une poignée de militants tentant de défendre les droits des étrangers malgré le rejet de la population mahoraise et les obstacles constants que leur dresse l’administration. Dans un contexte économique et social très difficile, toute revendication portant sur les droits des étrangers est en effet perçue comme une remise en cause du rattachement à la France.

Objectifs

L’objectif de ce reportage photo est de sensibiliser l’opinion publique métropolitaine sur la situation des enfants étrangers à Mayotte et plus largement du traitement inhumain fait aux migrants sur ce territoire lointain mais français.

La photographe s’attachera à raconter la situation vécue au quotidien par les enfants étrangers arrivés ou laissés seuls à Mayotte. Conditions de vie et d’habitat précaire et insalubre, difficulté d’accès à l’éducation et aux soins, criminalisation…Ce reportage doit aussi montrer le travail des militants de La Cimade auprès de ces mineurs ainsi que les questions que cet engagement personnel voire professionnel soulève.

Ce reportage vise tout particulièrement à sensibiliser :

- L’opinion publique métropolitaine, intéressée par les problématiques migratoires

- les partenaires associatifs

- les syndicats d’enseignants (les enseignants venus de métropole étant nombreux à s’engager dans la défense des droits des migrants une fois en poste à Mayotte)

Pour soutenir cette action, voir en ligne sur le site de la Cimade